Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride de Gluck ont été présentés dans une soirée-diptyque de 5 h avec un entracte de 1 h 30 au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence – dans une mise en scène et scénographie de Dmitri Tcherniakov, et sous la direction musicale d’Emmanuelle Haïm. L’action transposée dans un monde contemporain, située dans la maison familiale des Atrides puis dans un lieu d’accueil de réfugiés, met l’accent sur un destin dans la tourmente de la guerre. Le décor a été construit dans les ateliers de l’Opéra d’Aix-en-Provence qui ont pu apporter les solutions techniques adéquates aux problématiques d’une scénographie à l’apparence simple mais sophistiquée dans son élaboration.
De victime à bourreau
Les deux opéras reprennent la trame des pièces d’Euripide, dans la suite du cycle de la malédiction des Atrides et leur violence. L’histoire raconte le sacrifice d’Iphigénie par son père le roi Agamemnon, exigé par les dieux, afin de libérer les vents qui permettront à la flotte grecque d’avancer vers Troie. Sauvée par l’intervention de Diane, Iphigénie est transportée en Tauride pour devenir prêtresse de la chaste déesse. Elle devrait à son tour sacrifier son frère Oreste. C’est ainsi que de sacrifiée elle devient bourreau, une