Mis en lumière par Thomas Dechandon
Mouvements tranchés, rythme soutenu qui nous tient en alerte : les lumières sublimes de Thomas Dechandon se jouent de nos perceptions et nous transportent dans l’univers de Starmania avec subtilité. Les projecteurs respirent, apparaissent, disparaissent, dansent sur leur propre chorégraphie. Tantôt écailles d’animal préhistorique sortant du sol, comme les poils se dressant sur la peau après un frisson, tantôt invisibles, les projecteurs sont acteurs à part entière. La scénographie et la mise en lumière ne cessent de nous surprendre en jouant d’un aveuglement total du public, d’écrans de fumée, de décors survolant le sol et se mouvant à vue mais souvent sans être vus. Tout semble vivant sur ce plateau, chaque élément est en mouvement, insaisissable, à peine arrivé déjà disparu.
Une ambiance de Bauhaus règne dans la ville de Monopolis, nouvelle capitale de l’Occident, avec ses formes coniques et tranchantes, nous évoquant le souvenir des costumes du ballet triadique d’Oskar Schlemmer. Cette structure de trois tonnes, à la fois massive et légère, apparaît et tourne grâce à un système de tournettes dans le plancher, et disparaît de la scène avec une fluidité indéniable. Des formes géométriques imbriquées (cônes, rectangles, triangles et cubes) forment le décor