Entre les lignes de Tchekhov, la liberté

Une relecture du philosophe Jacques Rancière

Depuis qu’il s’est plongé dans La Nuit des prolétaires (Fayard, 1981) et leur étonnante activité littéraire, Jacques Rancière n’a cessé d'explorer la question de l’émancipation à la lumière de ses propres lectures nocturnes. Quand le sommeil peine à venir, le philosophe parcourt les nouvelles d’Anton Tchekhov et constate, à chaque fois, que “la liberté est là, au loin, qui fait signe et indique qu’une autre vie est possible”. Dans son dernier essai, Au loin la liberté (La Fabrique, septembre 2024), il donne les clés narratives de cette “révolution des affects” ourdie par le dramaturge russe.

D’où vient votre intérêt pour Tchekhov ?

Jacques Rancière : Je lis Tchekhov depuis des dizaines d’années ; c’est le compagnon de mes nuits d’insomnie. Et puis, en écrivant Les Bords de la fiction (Seuil, 2017), j’ai découvert certaines de ses nouvelles que je ne connaissais pas. Ce livre porte sur le moment où, dans un récit, les événements semblent pouvoir se précipiter. Soit il se passe quelque chose, soit il ne se passe rien. Il y a chez Tchekhov de nombreux épisodes comme ceux-là mais, à l’époque, je n’y faisais que quelques

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