Le son d’Unisson Design
Le terme “spectacle vivant” semble convenir plus que jamais aux Misérables, tant cette comédie musicale protéiforme change et se réadapte constamment depuis 1980. Après plusieurs tours du monde pendant quarante ans, ce monument français revient dans l’écrin de ce théâtre musical magnifique qu’est le Châtelet, dont l’acoustique assez réverbérante complique la sonorisation inhérente à une comédie musicale. Défi relevé pour Cyril Auclair et Léonard Françon d’Unisson Design, responsables du design sonore, qui ont su mettre en place, avec les équipes du Châtelet, des solutions pertinentes pour aboutir à un splendide spectacle.
Les Misérables est un très bon exemple du paradoxe qui se pose en termes de sonorisation dans le spectacle moderne : jouer de la musique amplifiée dans un lieu créé pour la musique acoustique. Le Théâtre du Châtelet, inauguré en 1862, a été conçu pour être spacieux et confortable, avec une réverbération de 2,4 secondes adaptée à la dynamique de la musique classique. “Quand on sonorise ce genre d’espace, il faut être très rigoureux et respecter cet écrin sonore en restant subtil”, décrit Cyril Auclair. D’un autre côté, la comédie musicale est un genre typiquement anglo-saxon où le spectaculaire s’appuie aussi sur une sonorisation moderne