Promesse d’une productivité accrue dans le domaine de la Culture et des ICC (Industries culturelles et créatives), l’intelligence artificielle générative – LLMs et générateurs d’images – est rarement analysée à travers les répercussions qu’elle entraîne. Pourtant, derrière ces outils se cache une réalité peu reluisante : précarisation des économies créatives, mécanique d’uniformisation des esthétiques, impacts sociaux et environnementaux, ... Tentative de rééquilibrage d’un débat trop souvent vu par le petit bout de la lorgnette.
Depuis plusieurs mois, les Big Tech (OpenAI, Microsoft, Amazon, Google ou Facebook) charbonnent pour commercialiser leurs modèles d’IA générative (ChatGPT, Gemini ou Midjourney, entre autres) sur un marché ultra concurrentiel. L’argument “better, faster, stronger” est désormais largement infusé dans l’inconscient collectif. Dans ces conditions, les paroles de spécialistes pleuvent : l'ère de la GenAI sera comparable aux révolutions de l'imprimerie, de l'automobile ou d'Internet. Rares sont celles qui requalifient les termes du débat et interrogent l’innovation réelle de l’IA générative. Autrement dit, sur quels critères pouvons-nous juger sa portée ?
Précarisation de la chaîne de valeur
Les modèles d’IA sont entraînés sur d'énormes quantités de données web (notamment sa technique la plus connue, le web scraping), collectées avec le consentement – plus ou