Vers une économie circulaire de la scène
Le dérèglement climatique ne change pas seulement la face de la planète. Dans les salles de spectacle, une avant-garde de scénographes inquiets dessine des décors plus sobres à partir d’éléments de récupération. Poussée à son paroxysme, cette économie de moyen salutaire a donné vie à un théâtre zéro déchet, des opéras zéro achat et quelques compagnies écolos. Mais les grandes maisons qui voudraient suivre le mouvement doivent d’abord revoir leurs pratiques, trouver des espaces d’échanges et de stockage, et former leur personnel.
Le son d’une guitare se fraye un chemin au milieu de la circulation de Canary Wharf, le quartier des affaires qui s’élève sur les bords de la Tamise, dans l’Est de Londres. Sa musique grêle provient d’une petite cabane en bois perdue comme une fausse note dans la partition d’immeubles hachurant le ciel. Depuis ce havre de sobriété, dernier refuge contre l’insolente verticalité du paysage, une poignée de chanteurs transporte son audience vers les côtes irlandaises avec une histoire d’amour, de secrets et de changement climatique.
En cet été 2023, le metteur en scène britannique Oli Savage présente sa pièce To the Ocean dans un théâtre de bric et de broc monté