Rencontre avec les professionnel.le.s d’XPO

En ce milieu d’automne avait lieu, dans les ateliers de POUSH à Aubervilliers, les deuxième Rencontres professionnelles de l’histoire d’XPO, Fédération des concepteurs d’exposition. Après cinq années d’existence, la naissance de la première Rencontre l’année dernière et la sortie d’un Manifeste d’éco-conception cette année, l’occasion était immanquable. Retours sur l’année qui se termine avec Sylvie Carlier, co-présidente de la Fédération, et leurs ambitions futures.

Vue de l’un des ateliers mené par Stéphanie Likes au cours des Rencontres professionnelles XPO à POUSH

Qui sont les professionnel.le.s d’XPO ?

Sylvie Carlier : XPO est une Fédération d’associations dont les membres regroupent tous les corps de métiers liés au domaine de l’exposition. Au début, l’évidence concernait les scénographes, muséographes, producteur.rice.s, puis s’est élargie aux concepteur.rice.s lumière, graphistes et préventeur.e.s. L’année dernière, nous nous sommes même ouverts aux documentalistes, aux métiers de la technique, aux fournisseurs de matériaux de diffusion, aux imprimeurs, agenceurs, et enfin aux commissaires d’exposition. L’idée était de réunir tous les métiers constitués sous le statut d’association qui, d’une façon ou d’une autre, participent à ce type de projet. Il existe aussi une petite part d’entreprises présentes sous la forme de membres associés.

Où se trouve l’origine de la Fédération ?

S. C. : Au départ, c’est l’incarnation d’une filière, la compréhension du poids de la Culture, et plus précisément du monde des expositions dans l’économie française. En termes de comparaison, cette économie rapporte au PIB français autant que la fabrication de voitures, ce n’est donc pas anecdotique !

Vue de l’un des ateliers mené par Fanny Legros au cours des Rencontres professionnelles XPO à POUSH

Quel est le contexte du Manifeste d’éco-conception ?

S. C. : Le Manifeste se réfléchit depuis l’année 2023 déjà alors que nous avons toutes et tous bien conscience que l’écoconception devient une nécessité et même une obligation. C’est une notion qui s’est introduite progressivement dans les DCE (Dossiers de consultation d’entreprises) notamment. Et si l’empreinte carbone d’un projet n’était au début demandée qu’à titre indicatif, elle est devenue obligatoire aujourd’hui.

Comment écrit-on concrètement un Manifeste ?

S. C. : Au cours des ateliers menés lors des Rencontres de novembre 2023, alors que les débats de la journée s’avéraient vraiment riches, l’écoconception a ainsi constitué un sujet de réflexion au sein de la Fédération. Puis un groupe de recherches est né auquel le ministère de la Culture s’est associé assez rapidement. La création de ce groupe se compose de personnes issues des associations membres de la Fédération et définit alors les priorités, dessine ce qui est possible. Certaines personnes membres de la Fédération s’expriment aussi dans le cadre d’une certaine expertise en lien avec le domaine de compétence dans lequel il.elle.s évoluent, et évaluent les leviers d’action concrets.

Sylvie Carlier présente les objectifs de la Fédération XPO au cours de la matinée des Rencontres professionnelles XPO

L’éco-conception a également traversé la matinée des Rencontres XPO du vendredi 15 novembre 2024, où la scénographie de l’exposition Empreinte Carbone, qui vient d’ouvrir au Musée des Arts et Métiers, était présentée en tant que référence. Mais à qui s’adresse ce Manifeste ?

S. C. : Exactement. L’idée était de comprendre que d’une notion, certaines équipes étaient devenues pionnières en la matière. Toutefois, il reste encore une partie de la profession à convaincre et le Manifeste comme nos Rencontres annuelles sont justement proposées à cet effet. Le Manifeste se révèle désormais être une compilation des bonnes pratiques et devient même la base de la rédaction de la prochaine norme AFNOR d’écoconception d’exposition que le Ministère va mettre en place.

Les Rencontres de cette année amorçaient également le tout début d’une réflexion avec vos membres, au sujet de l’écriture d’un Livre blanc XPO/RSO (Responsabilités Sociétales des Organisations). Si la sortie est prévue au printemps 2025 lors du SITEM (Salon international des musées), où se projette la Fédération si nous regardons encore plus en avant ?

S. C. : Si l’enjeu de la Fédération est de se rencontrer, de se retrouver, de consolider le réseau, de réfléchir ensemble, le Manifeste d’écoconception nous a prouvés que nous pouvions aller au-delà de simplement réfléchir et proposer des solutions. Je pense que XPO est en train de devenir un think tank ; nous devenons une sorte de recours ou interlocuteur pour le Ministère. En ce sens, nos actions continueront d’incarner la filière, de défendre nos métiers, et pourront aller jusqu’à identifier et dénoncer les appels d’offre qui nous semblent irréguliers. Ainsi, nous soutiendrons la démarche de certain.e.s de nos membres qui se cassent les dents sur des dossiers qui semblent non-conformes. Nous continuerons à réfléchir ensemble, à fédérer, à élargir aussi nos membres et deviendrons peut-être ce think tank que nous sommes en mesure d’incarner à l’avenir.

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