À l’ombre des salles espagnoles
En Espagne, certains espaces dédiés aux arts vivants proposent désormais un refuge climatique quand la météo devient invivable. Ce dispositif, bienvenu à l’heure du réchauffement de la planète, requiert des ressources et quelques adaptations.
Un bus doré avance lourdement sous le soleil de l’été. Dans le sillage du véhicule, une bouffée d’air chaud roule sur l’asphalte déjà brûlant du campus de l’université de Bilbao, dans le nord de l’Espagne. À hauteur d’un bâtiment en verre, ses essieux grincent et ses portes s’ouvrent devant une jeune femme pressée de s’engouffrer à l’intérieur. Il ne fait pas loin de 30° en ce lundi de juin 2023. Ana Terra Amorim-Maia rentre chez elle. Mais avant de retrouver la fraîcheur de son appartement, cette chercheuse brésilienne doit descendre du bus et passer par la fournaise des rues de la commune basque. Un vent plus discret retient alors son attention. Au milieu du trottoir, un policier s’acharne sur un éventail pour rafraîchir une vieille femme allongée au sol. La malheureuse reprend ses esprits après avoir été terrassée par un coup de chaud. “L’incident aurait-il pu être évité ?”, s’interroge Ana Terra Amorim-Maia. Cette spécialiste de l’adaptation au changement climatique connaît en tous cas