De femme en femme, de théâtre en théâtre
Créée le 20 mars 2000, sous l’ère Hugues Gall (repris en 2001, 2002, 2007, 2010, 2012, 2016, jusqu’à la dernière du 27 décembre 2023), la mythique production des Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach(1) à l’Opéra Bastille, mise en scène par Robert Carsen et scénographiée par Michael Levine,(2) a atteint sa 83e représentation.
Dans un effet de récit enchâssé, le livret des Contes d’Hoffmann reprend trois contes d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822) liés entre eux par l’auteur lui-même qui devient le personnage principal et le narrateur de ses amours délirantes et malheureuses. De femme en femme, son érotomanie se teinte de plusieurs couleurs : jalousie avec Stella la cantatrice, fétichisme avec la poupée Olympia, morbidité avec la musicienne Antonia et masochisme avec Giulietta, la femme fatale courtisane. L’alcool, le rêve, la Muse, le feu, le diable : Les Contes d’Hoffmann de Carsen/Levine ont l’allure d’un songe monumental puisque le point de vue sur le théâtre lui-même sera toujours profondément modifié. À chaque acte, pour chaque femme, un théâtre qui bouge, des théâtres à l’envers, un théâtre décadré, des changements d’échelle. Des théâtres impossibles.
Diagonale de la Muse
Tout commence et tout finit avec le plateau entièrement