Un band magnétique
Avez-vous déjà vu un concert de musique pop rock avec exclusivement des lecteurs à bandes ? C’est la folie que nous propose Nicolas Barrot avec son Wheels Orchestra : une performance immersive où ses deux acolytes et lui, tels des savants fous, triturent des amas de bandes magnétiques, bousculent des machines deux pistes, jouent de la perceuse et du vélo. Pas d’instruments de musique, pas d’effets et surtout pas d’ordinateur ! Juste le plaisir sonore et visuel d’explorer toutes les possibilités de cette matière qu’est le son analogique.
L’expérience se déroule en deux phases. Nous entrons d’abord sur une scène de théâtre où des magnétophones à bandes de toutes marques envahissent l’espace. Un carré central en regroupe une dizaine, surtout des Revox, prêts à chauffer, tandis qu’une énorme console de mixage analogique SoundTracs Topaz 24-8-2 trône au milieu. Un grand râtelier où sont alignées des boucles de bandes magnétiques référencées complète ce laboratoire sonore. Tout autour, dans une obscurité d’alcôves, sont disposées d’autres machines qui semblent s’animer toutes seules, diffusant des bouts de discours, des sons de foule, d’eau qui s’écoule en reverse mode, de musiques saturées, se répétant à l’infini, êtres sonores hypnotiques. Là se révèle le procédé, le motif principal qui