La spatialisation sonore entre au Panthéon
À l’occasion de la panthéonisation de l’écrivain Maurice Genevoix le 11 novembre 2020, le Président de la République française a passé commande d’une œuvre duale et pérenne au plasticien Anselm Kiefer et au compositeur Pascal Dusapin. Ce dernier a créé In Nomine Lucis, pièce électroacoustique spatialisée pour chœur de chambre, qui accompagne les six vitrines réalisées par Anselm Kiefer en hommage aux disparus de la Grande guerre. L’ingénierie innovante du dispositif de quelques soixante-dix haut-parleurs est de Thierry Coduys avec la complicité de la société Amadeus. C’est La Manufacture Sonore qui a réalisé ce chantier d’installation complexe à l’échelle du monument.
Une composition pour la voix
Les dimensions et la géométrie du lieu se prêtaient naturellement à l’écriture spatiale mais le temps de réverbération supérieur à 7 secondes imposait des contraintes sur le contenu sonore de l’œuvre. “Impossible de travailler sur des matières riches en transitoires comme un piano”, explique Thierry Coduys. “La voix, en revanche, nous paraissait une bonne idée.” Pascal Dusapin s’imagine le Panthéon comme un immense poumon de pierres qui se prendrait à chanter. Deux axes de création se dégagent. Les comédien.ne.s Florence Darel et Xavier Gallet enregistrent les noms de 15 000 soldats disparus