Dans la grande forêt des aventures théâtrales modernes, rares sont les êtres dont le nom est ainsi crédité au générique – mise en scène, scénographie, lumière, composition originale. Jean Bellorini est un homme de(s) plateau(x). À l’ancienne. Autodidacte en tout, insaisissable car sensible, profond, léger et poétique à la fois, son art est total. Avec Le Jeu des ombres – variation sur le mythe d’Orphée écrite par Valère Novarina – il devait signer sa première fois dans la Cour d’honneur du Festival d’Avignon et son arrivée à la tête du TNP de Villeurbanne. La crise sanitaire ayant eu raison des festivals d’été, c’est à La FabricA que le spectacle est né à l’automne 2020.
Orphée des temps modernes
Mettre à l’épreuve une dramaturgie dans sa confrontation au plateau, à la technique, aux humains. La conversation que nous avons eue se voulait une exploration chronologique de la manière dont Jean Bellorini – à tous les postes qu’il occupe – fabrique ses spectacles. “Être crédité partout signifie que tout s’invente avec tout. Tout dépend de tout. Rien n’est fait de l’extérieur. C’est l’essence même de mon travail. Je tiens à être à tous les endroits. Je ne