1964. Dans la droite ligne de la décentralisation théâtrale impulsée par Jeanne Laurent, la compagnie de Maurice Sarrazin, Le Grenier de Toulouse, élit résidence au Théâtre Sorano aménagé dans l’ancien auditorium du Muséum d’Histoire naturelle de Toulouse. C’est le quatrième Centre dramatique ouvert depuis la fin de la guerre. L’esprit vertueux de la décentralisation, à savoir extraire l’art dramatique du théâtre bourgeois, sortir le théâtre de Paris et exalter la création, perdure à Sorano aujourd’hui encore. Et cela se lit de la salle à l’assiette.
La beauté, ça se voit
La façade en briques et le portique créé par Urbain Vitry au XIXe accueille en majesté. On la voit au loin. C’est un metteur en scène normalien, discret et délicat en diable qui dirige Sorano aujourd’hui. Sébastien Bournac et sa compagnie Tabula Rasa. Il a pris les rênes du Théâtre en 2016. Pas le genre à faire de grands discours mais on sent qu’il sait où il est, à qui il a à faire et où il va. C’est dans son regard. Le hall patiné d’art est chaleureux et sympathique. La rencontre est hasardeuse. Il n’était pas prévu que nous venions à Sorano ce soir. Une occasion pour rencontrer son directeur.