La rénovation des théâtres historiques a longtemps soulevé son lot de contradictions, d’oppositions et de controverses. Après une période où les théâtres historiques ont été totalement restructurés, la mise en cause de cette attitude a freiné des projets trop radicaux. Plusieurs colloques ayant pour thème les théâtres historiques ont mis en débat la relation entre l’outil et le patrimoine, entre une conservation et une évolution. Que faire de cette richesse patrimoniale ? Rénover, réhabiliter, restructurer, requalifier ? Ces théâtres, pour la plupart des théâtres municipaux, prennent place dans une politique culturelle locale et nationale et, en les rénovant, ils doivent aussi répondre à des contraintes économiques. Construire un théâtre coûterait moins cher que de le rénover mais l’intérêt de ces théâtres réside ailleurs.
Une définition d’un théâtre historique
Qu’est-ce qu’un théâtre historique ? Doit-on désigner uniquement les théâtres à l’italienne, conçus entre les XVIIIe et XXe siècles, comme des théâtres historiques ? Nous pouvons nous référer à des théâtres qui ont été classés aux registres des monuments historiques ou au moins inscrits à l’inventaire. Mais dans le cas d’une réhabilitation, nous pouvons nous interroger sur l’élargissement de cette définition à des édifices plus contemporains par la place qu’ils occupent dans l’évolution de l’esthétique du théâtre. Comme l’expliquait Guy-Claude François(1) : “J’ai besoin de ce compromis